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2006
- Intervention calligraphique mêlant encre et vodka, paturages hivernales des élans, collines du mont Kebnekaise, région sub-polaire de Norrbottens, Sápmi, Laponie Suédoise :
"Parmi les lettrés, ceux-là surtout sont oppressés par la bile noire,
qui, s'appliquant avec zèle à l'étude de la philosophie, détachent leur pensée
du corps et des choses corporelles, pour l'unir aux incorporelles."
Marsile Ficin, De Vita Triplici (1433-1499)
Mes doigts, froids, au jour du solstice d'hivers, allant de part les arbres glaçés des premières collines du mont Kebnekaise, la plus haute montagne de Suède.
Les Saturnales, ces anciennes orgies Romaines de sept jours en l'honneur de Saturne, débutaient le 17 Décembre, avant que les journées de Sol Invictus "le soleil invaincu" ne commençent à s'allonger. Si dans la théorie médiévale des Quatres Humeurs l'élan symbolise la mélancolie, le crépuscule est son heure.
Point du jour long d'une journée, l'hivers Lapon n'est qu'une unanime et stagnante aurore, un lent couchant de quelques heures.
Mélangeant de la vodka à l'encre pour ne pas qu'elle gèle à même les poils du pinceau, je retranscrivis -- suivant la tradition Asiatique de la copie -- la trace de Dong Chi-Tsun (1555-1636, Tookishoo en Japonais), peintre et calligraphe Chinois dont le travail était prisé par les empereurs et les érudits des dynasties Ming et Ching.
"Ut pictura poesis" (telle est la peinture, telle est la poésie - Ars Poetica), écrivit Horace, signifiant que la poésie mérite pareille minutieuse interprétation qu'en son temps recevait la peinture. Il empruntait sans doute au De Gloria Atheniensium de Plutarque cet aphorisme attribué à Simonide de Céos : "Poema pictura loquens, pictura poema silens" (la poésie est une image parlante, la peinture une poésie silencieuse).
J'en viens à penser à la méthode Idéogrammatique d'Ezra Pound, supposée permettre à la poésie d'approcher l'abstraction au moyen d'images concrètes (l'une des idées clef du développement de l'Imagisme). Dans l'ABC de la lecture, il explique ainsi sa compréhension de la façon dont les caractères Chinois furent formés, donnant par exemple le kanji pour "levé de soleil" et "Est" : essentiellement une superposition des caractères "arbre" et "soleil", représentant l'astre solaire prit dans la ramée d'un arbre.
Ce que je vis : blanc et noir, le liquide sépia coagulant dans les flocons déposés, transformation semi solide promise à l'inévitable printemps.
Encre, bile noire, atrabile : transpiration fuligineuse de l'ombre.
- Metragramme sur une femme Kinh, Hanoi, République Socialiste du Vietnam :
"Origin here means that from and by which something is what it is and as it is. What something is, as it is,
we call its essence or nature. The origin of something is the source of its nature. The question concerning the
origin of the work of art asks about the source of its nature. On the usual view, the work arises out of and by
means of the activity of the artist. But by what and whence is the artist what he is? By the work; for to say that
the work does credit to the master means that it is the work that first lets the artist emerge as a master of his art.
The artist is the origin of the work. The work is the origin of the artist. Neither is without the other. Nevertheless,
neither is the sole support of the other. In themselves and in their interrelations artist and work are each of them
by virtue of a third thing which is prior to both, namely that which also gives artist and work of art their names -- art."
Martin Heidegger, "The Origin of the Work of Art", in Basic Writings, Harper, San Francisco, 1977, page 149.
Un avant l'alphabet : comme rejoignant cette origine Annamite.
En calligraphie Asiatique, si l'on encre abondamment le pinceau avant d'écrie un kanji, les traits se rejoignent bientôt jusqu'à former une large tache noire. Indéchiffrable en apparence, cette tache calligraphiée restera lisible à l'initié, le caractère tracé étant bien inscrit dans l'amalgame encré.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à écrire une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
Pour une exploration d'autres travaux faisant partie de la série des Metragrammes, visitez ce lien.
- Lecture et intervention latente sur des billets de banques "Bill Boards", Galerie Ryllega, Hanoi, République Socialiste du Vietnam :
1.- Lecture sur l'utilisation de l'espace public en vue d'interventions plastiques contemporaines :
La République Socialiste Vietnamienne pratique encore une lourde censure envers de nombreuses formes d'expressions et l'art contemporain en particulier. Les étudiants en arts plastiques suivent ainsi un fastidieux programme de cinq années fait exclusivement de dessins de modèles vivants et de peintures/sculptures socialistes figuratives, sans rien pouvoir expérimenter d'autre si l'envie leur en prend. Toute influence moderne ou contemporaine est bannie, et s'adonner à ces pratiques dans l'espace public est fortement contrôlé, voir purement et simplement interdit. Les artistes expérimentaux ou contemporains sont, de surcrois, surveillés.
La lecture proposée, partant d'exemples concrets (i.e. intervention "A nos morts" / Sénégal-2005, Worm autodafé / Okinawa-2005, ...), avait donc pour but d'offrir de nouvelles perspectives sur l'utilisation de l'espace public non institutionnel à des fins d'intervention plastiques contemporaines, depuis l'interventionnisme tactique jusqu'à Internet.
Lecture invitée par le commissaire Nguyen Minh Thanh et le galeriste Nguyen Minh Phuoc. Merci aussi au commissaire et artiste Tran Luong pour son aide précieuse. Soutenu par ArtsNetworkAsia.
2.- Nickels, paper bullets "balles de papier", falling leaves "feuilles tombantes", ou bullshit bombs "bombes à mensonges". Autant de surnoms donnés par les GI Américains à la propagande de guerre délivrée par voie aérienne sous la forme de billets de banque et autres flyers.
Durant les dernières années de la Guerre du Vietnam (que les Vietnamiens nomment la Guerre d'Amérique), des millions de faux billets de banque Nord Vietnamiens furent lâchés par les bombardiers Américains. Au recto le billet semblait réel, tandis que le verso présentait une lettre de propagande destinée aux Viet Cong (Viêt Nam Công Sán), leur expliquant qu'ils perdaient la guerre et que leur gouvernement gaspillait leurs vies dans un affrontement qu'ils ne pouvaient gagner. Ci-joint, un exemple d'un billet trouvé chez un collectionneur à Guam, qui l'a lui-même ramassé alors qu'il servait dans l'US Air Force en 1972.
La circulation des billets de banque dans une cité, passant de main en main, peut être vue comme un réseau versatile, irrésolus et sous-jacent de panneaux d'affichages investissant l'espace public par l'intérieur. Je me souviens de l'utilisation qu'en firent les habitants du ghetto de Varsovie en 1943.
L'intervention, intitulée "Bill Boards", vise donc à recycler une technique de propagande de guerre à des fins poétiques et artistiques. Ici, elle aura consisté en l'écriture dans différentes langues de courts poèmes, suggestions et réflexions sur des billets de la Banque Vietnamienne, avant de les dépenser pour acheter des noodles et des bières dans différents bars et échoppes de bords de rue du quartier Hoan Kiem dans le centre d'Hanoi, où ils doivent encore être en circulation à l'heure où vous lisez ces lignes pour payer viande de chien, légumes et taxis.
Ce travail rejoint une intervention similaire réalisée à Alexandrie en 2005, cliquez ici pour sa description.
- Metragramme sur une femme Naxi, Camellia aux 10.000 floraisons, Lamaserie Yufeng, Montagne Enneigée du Dragon de Jade, Yunnan, Chine :
"Là où ça parle, ça jouit, et ça sait rien."
Jacques Lacan, Encore, Éd. du Seuil, Paris, 1975, page 133.
Un poète de mon royaume l'a dit: "Il y a une géographie des corps de l'Empire céleste, qu'il est loisible d'observer. (...) Le poil Chinois est rare. Comme objectif, comme désir, comme soucis, il n'existe pas (...) avoir touché et vu ce corps lui fait dire quelquefois qu'il est propre, et que le nôtre est sale (...). On descend ainsi vers le Sud, traversant de grands espaces vierges, désertiques, et l'on s'arrête devant la Porte Céleste de sa Cité parfois interdite. Plus bas, latéralement, aucune végétation ne borde l'anfractuosité. Je me livre entièrement à cette géométrie (...).
Pas de balottement des membres (des bras, des cuisses, des seins), pas de ces affaissements des tissus (la gorge, le ventre, la poitrine, les joues), et pas de renfoncements ou de plis de la chair qui provoquent et retiennent la sudation : dessous la peau, on croirait qu'il n'y a rien. (...) Elle a les hanches étroites, le sein haut perché (citron, noix, poire, cerise)." Jean-Pierre Outers, Les corps célestes, in La tête ailleurs (années Chinoises), Éd. Talus d'approche, Bruxelles, 1995, page 103.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
Pour une exploration d'autres travaux faisant partie de la série des Metragrammes, visitez ce lien.
- Lijiang Studio artiste en résidence: intervention communautaire WA() (Phase 1), Village de Lashihai, Plaines du nord Yunnan, Chine :
"Les documentaires, comme les pièces de théâtre, les romans ou les poèmes sont des formes de fictions"
Frederick Wiseman, in Chronicler of the Western World, Zipporah Films site d'abord publié par La Sept Arte.
Cette intervention communautaire a pour nom WA() : un caractère Chinois existant aussi bien en Chine qu'au Japon et signifiant simultanément "diviser"/"séparer" et "comprendre"/"réaliser". Sa tentative est de penser (panser?) les tensions qui existent entre ces deux pays en travaillant avec des communautés rurales reculées dans chacun d'eux. Sa tentation et son dispositif repose sur un court-circuitage des sphères médiatiques et politiques en vue de l'émergence d'une poésie individuelle -miettes humaines- ou de quelque chose dans ce goût. Je sais l'approche de Claude Lanzmann, Jean Rouch ou Chris Marker : on verra.
La première phase du projet a donc prit place dans le nord de la province du Yunnan en Chine, qui fut choisie pour sa relative isolation des principaux médias et de la Manchourie.
Il a consisté principalement en l'interview d'un fermier, Mr. He, lui demandant ce qu'il pense du Japon et l'invitant à partager honnêtement ses expériences et émotions relatives à ce sujet. (l'auto)Censure restant une cruelle réalité dans la République Populaire, l'objectif de l'interview restait néanmoins de rejoindre ses pensées sur la question, pensant que son humanisme pourrait refléter celui d'un plus grand nombre et peut-être même l'influencer. Propagande Chinoise, silence Japonais : sautant une génération, l'enregistrement se prolonge par une conversation avec ses deux petits-fils, visant à montrer l'héritage scolaire Chinois sur la question.
Note : L'ambition initiale projetait l'audition de nombreux paysans, hommes et femmes ; les passages clefs devaient ensuite être traduits en Japonais avant d'être portés en grosses lettres colorées sur les murs extérieurs de leurs fermes par une agence publicitaire locale (une pratique courante -et très belle- en Chine pour afficher opinions, pubs et propagandes d'état). Ces peintures murales auraient eut une vocation cathartique : elles invitaient des discussions à naître tout en "promouvant" de manière publicitaire (et en Japonais, donc de manière privée) aux possibles touristes Nippons traversant la région l'opinion domestique et officieuse de cette population Chinoise reculée concernant ce sujet médiatique. L'intervention envisage le touriste comme Regardeur.
Cette étape n'a cependant pas (encore?) été réalisable, ces derniers s'étant rétractés au dernier moment, craignant la réaction du gouvernement local.
La phase 2: l'étape suivante sera d'amener les mots de Mr. He au Japon, et de travailler avec les fermiers Japonais de l'arrière pays du Kansai à propos de la Chine, et de "promouvoir" ses opinions par voie publicitaire et dans leur langue aux touristes Chinois.
- Illustrations pour un livre de l'essayiste Belge Peter Kravanja sur Proust et Visconti, Éd. Portaparole, Rome, Italie :
Keaton. Portrait d'un corps comique:
"(...)Pair d'un Charlie Chaplin ou d'un Harold Lloyd, ses traits à
la fois éloquents et immuables (on l'appelait "Tête de marbre" et
"l'Homme qui ne rit jamais") s'inscrivaient dans un corps
acrobatique et gracieux, doté d'un esprit géométrique. Le présent
essai biographique se propose de rendre hommage à ce grand artiste,
dont le cinéma réunit comique et beauté."
Peter Kravanja, Brussels, 2006.
Si comme le croit Bergson l'insensibilité accompagne d'ordinaire le rire, le comique est le résultat du mécanique plaqué sur le vivant. Le besoin d'humour dans une société ne serait alors qu'une réaction à la menace que le mécanique fait peser sur le vivant. On a besoin d'humour et d'humoristes dans les sociétés dominées par la machine comme on a besoin de philosophes et poètes tragiques dans les sociétés où la vie est intacte. Ainsi, on ne peut sans doute pas aujourd'hui dessiner une biographie du corps comique sans autopsier le corps pornographique. Si l'on sait depuis Pline et Quintilien que l'origine de la peinture détoure d'un trait le corps de l'amant parti en guerre, "que serait-il advenu si les peintres n'avaient pas eut le courage du progrès?"
Auguste Penjon pense l'acte zygomatique comme l'irruption de la liberté dans les automatismes... cette série tente cette proximité.
Les esquisses présentées dans cet ouvrage ont par ailleurs pour nom "dessins karautsushi" (prononcer karaoutsoushi), terme japonais (ʂ) désignant le fait d'appuyer sur le déclencheur d'un appareil photo sans prendre d'image, soit parce qu'aucun négatif n'y est chargé, soit pour avancer le film (donc sans cadrer). Il s'agit de circonscriptions et de surimpressions, ce dernier procédé étant parfois cinématographique et supposé "mettre en exergue le flux temporel". La circonscription, technique en laquelle excellait Parrhasios, ainsi que nous l'apprend Xénophon dans un entretien de Socrate, est cette opération qui consiste à tracer les circuits des contours.
Les esquisses furent réalisées à partir de documents visuels trouvés par moteur de recherche, en plaçant une feuille de papier directement sur l'écran d'un ordinateur connecté à Internet. Ce dispositif se veut la relecture a posteriori d'une tradition qui remonte à la Renaissance, au moment même ou commençait à s'élaborer la perspective monoculaire dont traita Leon Battista Alberti.
Cette série en rejoint une autre réalisée en 2004 pour un précédent essai de Mr. Kravanja sur Visconti, lecteur de Proust, cliquez ici pour sa description.
ISBN 88-89421-15-0 (fr), Ed. Portaparole (Roma) info@portaparole.it
- Sharjah Calligraphy Biennale, Hôtel Rotana, chambre #1605 - Musée de la Calligraphie Arabe, Sharjah, Emirats Arabes Unis :
Invité pour "démontrer des nouvelles approches" dans cette biennale de calligraphie Arabe, anticipant un refus, je me décide par pur esprit de contradiction à proposer cinq Metragrammes. Connaissant les vues conservatrices de l'Emirat de Sharjah, je fus dés lors agréablement surpris par leur réponse positive.
Mais le jour de l'ouverture, entré à la suite du Sheikh Sultan bin Mohammad al-Qassimi, Emire de Sharjah, je fus incapable de localiser mon travail... et pour cause, celui-ci avait été retiré au dernier moment. La raison semblait évidente : dans l'un des travaux j'encre le bas-ventre de ma mère, tandis que la série entière réunit la calligraphie (l'art le plus sacré du monde Arabe avec l'architecture) et le corps de la femme (l'architecture la plus tabou de ce même monde...).
En guise de réponse, je décidais donc de montrer ces travaux lors d'un second openning dans ma chambre d'hôtel. Je reçu entre autre la visite du calligraphe Nja Mahdaoui de Tunis, du Peintre Abdallah el-Hariri de Casablanca, du Dr. Abdel Aziz Alloun de Damas ou d'Ahmed Mater al-Ziad d'Arabie Saoudite.
Commissaires : Talal Moualla et Hisham Al Mahdloum.
- Artiste en résidence au Sharjah Art Museum - Artist's talk à la galerie Total Art, Dubai, Emirats Arabes Unis :
"Oubliez les souks d'or, les fontaines de pétrole et les coffrets de bois satinés:
rien ne représente mieux le Dubai actuel que la grande surface commerciale (...)"
Lonely Planet, Arabian Peninsula, Lonely Planet Ed., 2004, page 312.
Discussion sur l'utilisation de l'espace public en vue d'interventions plastiques contemporaines.
Ville accélérée, le développement de Dubai est frénétique, et de mon point de vue plus rapide que celui de Shanghai même si de moindre taille. Mais plus important reste sans doute le fait que malgré sa vitesse de croissance, la ville reste bâtie sur un modèle tribal, qui plus est pas juste sur les dunes de la côte Trucienne mais aussi dans les sables mouvants du luxe.
Les communautés Indiennes immigrantes qui travaillent dans la banlieue de l'éden touristique me rappelle Metropolis de Fritz Lang (1926) ou La Cité des Étoiles, le roman classique d'Arthur C. Clarke (1956). On pourrait par exemple vouloir mettre en perspective la fausse utopie des Emirats Arabes avec celle proposée par H.G. Wells dans The Time Machine. Celle-ci met en scène une humanité future, les Eloi, vivant une vie oisive et plaisante où tout abonde dans ce qui semble être une sorte de paradis pastoral (Dubai). Ils sont exploités par les Morlocks, des mutants qui vivent dans un monde souterrain crasseux (Sharjah)
La lecture proposée, partant d'exemples concrets (i.e. "Abreaction" / Shanghai-2004, "A nos morts" / Sénégal-2005, ...), avait donc pour but de montrer par de nouveaux scénarios comment l'utilisation de l'espace public à des fins d'intervention plastiques contemporaines peut offrir un médium approprié aux pratiques engagées.
Lecture invitée par Mohammed Kazem, Ebtisam Abdul Aziz et Hassan Sharif.
- Workshops avec les étudiants d'art de l'université Shahed, nombreux sites dans et autour de Téhéran, République Islamique d'Iran :
Séries de workshops avec les étudiants d'art de l'université Shahed, un établissement fondé peu après la révolution Islamique et dont la mission originale était de s'occuper des enfants de martyrs.
Les ateliers et l'enseignement académiques entrevu dans cette université me rappelèrent mes visites dans la République Socialiste Vietnamienne ou en République Populaire de Chine : classes de croquis autour d'un buste en plâtre du David de Michel-Ange.
Le workshop proposé visait donc à élargir les méthodologies de travail des étudiants et à motiver leurs entreprises plastiques en brisant consciencieusement certaines limites, à commencer par le medium.
- Artiste en résidence au Paradise Art Center : "Invaders", village de Poloor, République Islamique d'Iran :
"Invaders": Installation utilisant ces parpaings gris que l'on trouvent en grand nombre dans les campagnes modernes, entre matériaux de ruines et matériaux de constructions. L'intervention aura consisté à arranger ces amoncellements informes de blocs éparses comme s'il eut s'agit de pixels, leur donnant l'apparence de ces formes de vie archaïques issus de la préhistoire des jeux-vidéo Atari : les Space Invaders.
Le travail aura ainsi grignoté petit à petit ce paysage montagnard Iranien au moment même où Bush et son administration évoquaient la nécessité de sanctions envers l'Iran suite à son programme Nucléaire. Ces Invaders apparurent graduellement sur les sommets et les flancs de montagne, surplombant fermes et habitations : sorte de graffitis campagnards.
Assistants pour l'installation : Mitham Barza, Mahmood Maktabi, Banafsheh Khas, Atefeh Khas, Zahea Shafi'abadi, Raheleh Zomorodinia, Taherh Godarzi, et Mohamad Shaf'abadi.
- Metragramme sur une femme Musulmane Shi'ah, Téhéran, République Islamique d'Iran :
Ce poème, Sharh Golshan Raz' (explication du jardin des mystères), par Mawlana Jalal ad-Din Muhammad Rumi.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
Pour une exploration d'autres travaux faisant partie de la série des Metragrammes, visitez ce lien.
- Abréaction: installation cathartique à la craie blanche, Estgah Shekam, Téhéran, République Islamique d'Iran :
Estgah Shekam est une série de rues à Téhéran que les locaux ont fini par nommer la "gare de l'estomac" pour les nombreux snacks et supermarchés situés dans cette zone.
Sorte de graffiti pérenne, l'installation est un travail poétique et cathartique de vulgarisation consistant en la traversée de l'espace publique par une phrase unique d'écriture automatique. Abréaction, l'intervention invite une extériorisation des refoulements affectifs, résultat possible selon Aristote de la tragédie sur l'audience (Poétique, VI et VIII).
Performance documentée par la vidéaste Espagnole Alba Sotorra Clua.
- Artist talk, Musée d'Art Contemporain de Téhéran, République Islamique d'Iran :
Discussion sur l'utilisation de l'espace public en vue d'interventions plastiques contemporaines.
Partant d'exemples concrets (i.e. "Abreaction" / Shanghai-2004, "A nos morts" / Sénégal-2005, ...) la discussion proposée avait donc pour but, dans le climat politique ambiant en Avril 2006, d'introduire une série de scénarios montrant comment l'utilisation de l'espace public à des fins d'intervention plastiques contemporaines peut offrir un médium approprié aux pratiques engagées.
Lecture invitée par Dr. Ahmad Nadalian.
- Metragramme sur une femme Perse, Mont Damawand, Chaîne Montagneuse d'Alburz, République Islamique d'Iran :
"Sur la nature des montagnes, il dit en révélation qu'au commencement, les montagnes ont grandit
en dix-huit ans ; et qu'Alburz continua à grandir durant huit cent ans ; deux cent ans jusqu'à atteindre
les étoiles, deux cent ans jusqu'à atteindre la lune, deux cent ans jusqu'à atteindre le soleil, et enfin deux cent ans
jusqu'à atteindre la lumière éternelle. Les autres montagnes sont elles nées d'Alburz, au nombre de 2244 (...)"
Firdowsi, Shahnameh (Livre des Rois), XII, I-2.
"La création des formes concrètes, dans lesquelles on parvient à contempler le Divin, est la raison de l'existence de l'Art. Le matériel se trouvant dans la forme que crée l'artiste, et le processus créatif lui-même, sont des aspects du principe féminin. Le Fabriqueur doit assumer deux rôles : être le récipient passif de l'idée qui se conçoit, et être agent actif vers ce qui doit naître." Laleh Bakhtiar, Sufi, la Reunion des Contraires, Thames and Hudson Press, UK, 1976.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
Pour une exploration d'autres travaux faisant partie de la série des Metragrammes, visitez ce lien.
- Artist talk, Équipe curatoriale P-10, project SpaceB, Singapore :
Discussion sur l'utilisation de l'espace public en vue d'interventions plastiques contemporaines.
Partant d'exemples concrets (i.e. "Abreaction" / Shanghai-2004, "A nos morts" / Sénégal-2005, "Off the record" / Tokyo-2006, ...) la discussion proposée avait pour but d'introduire une série de scénarios relatifs à l'utilisation de l'espace public dans le cadre d'interventions plastiques engagées.
Discussion invitée par Roger McDonald et Jennifer Teo.
- Off the record #1: plateforme d'exposition expérimentale piratant des consignes automatiques, Espace de jeux vidéo Sega , Shibuya, Tokyo :
"Cela me rappelle le travail d'Iwai Shigeaki pour Ginburart (1993), organisé par Masato Nakamura. Iwai utilisa des consignes automatiques dans la gare de metro de Ginza et y plaça de petites pièces sonores que les visiteurs pouvaient écouter en pressant leur oreille sur la porte de la consigne (...)"
Roger MacDonald sur Tactical Museum, 27 Avril 2006.
Off the record est une plateforme sous-jacente d'expositions ponctuelles prenant place dans diverses espaces publiques et gares de métro à Tokyo. Celle-ci pirate un système de consigne automatique récemment apparut, le X-CUBE©. La particularité de ces nouvelles consignes est qu'elles permettent à leurs utilisateurs, via un écran tactile, de se servir de leurs téléphones portables comme d'une clef digitale afin d'échanger des paquets. Tactique, Off the record substitue simplement le paquet avec le travail ou l'installation d'un artiste. Existant entièrement au sein d'un espace publique transitionnel, l'exposition reste néanmoins caché et visible uniquement au sein d'un réseaux privé : un individu donné qui aura été invité pour visionner un travail ne pourra inviter quelqu'un d'autre que s'il connaît son numéro de téléphone portable...
Une réaction en chaîne d'invitations :
Le commissaire ou l'artiste installe le travail, puis invite une première personne en enregistrant le numéro du téléphone portable de ce dernier dans le X-CUBE©, après l'avoir appeler pour confirmer. Dans les heures suivantes, l'invité arrive, utilise son téléphone et paye 100¥ pour accéder à la gallerie-consigne, avant d'inviter une autre personne, etc.
Pensez au "Téléphone Arabe," ce jeu pour enfant où une phrase ou un mot passe de bouche à oreille d'un participant à l'autre, pour se trouver altéré au fur et à mesure que la transition prend place.
Vous souhaitez voir un travail ? Vous devez dans ce cas trouver quelqu'un en passe d'aller le voir et vous faire inviter, ou l'accompagner jusqu'à l'exposition. Si vous êtes riche prenez votre temps, mais si vous êtes pauvre, courrez ! Ca coûte 100¥ toutes les trois heures.
Les commissaires invités inclurent Simon Njami(Africa Remix), Jay Brown(Lijiang Studio), Michel Assenmaker, Kobata Kazue, Nathalie Angles(Location One) et Tran Luong.
Pour le site web du projet, cliquez ici
- Artist talk, Loop Project Art Space, Melbourne, Victoria, Australie :
Discussion sur l'utilisation de l'espace public en vue d'interventions plastiques contemporaines.
Partant d'exemples concrets (i.e. "Abreaction" / Shanghai-2004, "A nos morts" / Sénégal-2005, "Off the record" / Tokyo-2006, ...) la discussion proposée avait pour but d'introduire une série de scénarios relatifs à l'utilisation de l'espace public dans le cadre d'interventions plastiques engagées.
Discussion invitée par Richard Thomas et Terri Bird / CLUBSprojects Inc.
- Lettre ouverte à Charles Merewether et la Reine Victoria, Vol Quantas QF 924 Sydney-Cairns, 15ème Biennial de Sydney, New South Wales, Australie :
- Artist talk, ICPA / Lokaal 01, Anvers, Belgique :
Discussion sur l'utilisation de l'espace public en vue d'interventions plastiques contemporaines.
Partant d'exemples concrets (i.e. "Abreaction" / Shanghai-2004, "A nos morts" / Sénégal-2005, "Off the record" / Tokyo-2006, ...) la discussion proposée avait pour but d'introduire une série de scénarios relatifs à l'utilisation de l'espace public dans le cadre d'interventions plastiques engagées.
Discussion invitée par Jan Van Woensel.
- Artist talk, Enough Room for Space, Rotterdam, Pays-Bas :
Discussion sur l'utilisation de l'espace public en vue d'interventions plastiques contemporaines.
Partant d'exemples concrets (i.e. "Abreaction" / Shanghai-2004, "A nos morts" / Sénégal-2005, "Off the record" / Tokyo-2006, ...) la discussion proposée avait pour but d'introduire une série de scénarios relatifs à l'utilisation de l'espace public dans le cadre d'interventions plastiques engagées.
Discussion invitée par Maarten Vanden Eynde et Marjolijn Dijkman.
- Metragramme sur une femme Juive Irakienne Mizrahi, alentours du village de Kiriat Anavim, Monts Jehuda, Israël :
"Qu'est-ce là qui monte du désert,
comme une colonne de fumée,
vapeur de myrrhe et d'encens,
et de tous parfums exotiques?"
La Bible de Jérusalem, Le Cantiques des Cantiques, Troisième poème, III-6.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
Pour une exploration d'autres travaux faisant partie de la série des Metragrammes, visitez ce lien.
- MIDBAR artiste en résidence: "Soliloque", lettre ouverte à Joseph Badtke-Berkow, Machtesh Ramon, désert du Négev, Israël :
"Il faut surtout pardonner à ces âmes malheureuses qui ont élu
de faire le pèlerinage à pied, qui côtoient le rivage et regardent sans comprendre
l'horreur de la lutte, la joie de vaincre ni le profond désespoir des vaincus".
Joseph Conrad, lettre à Marguerite Poradowska, 23-25 Mars, 1890.
"(...)To him it seems a miracle that we should last so much as a single day. There is no antidote, he writes, against the opium of time. The winter sun shows how soon the light fades from the ash, how soon night enfolds us. Hour upon hour is added to the sum. Time itself grows old. Pyramids, arches and obelisks are melting pillars of snow. Not even those who have found a place amidst the heavenly constellations have perpetuated their names: Nimrod is lost in Orion, and Osiris in the Dog Star. Indeed, old families last not three oaks. To set one's name to a work gives no one a title to be remembered, for who knows how many of the best of men have gone without a trace? The iniquity of oblivion blindly scatters her poppyseed and when wretchedness fall upon us one summer's day like snow, all we wish is to be forgotten". Winfried Georg Sebald, The Rings of Saturn: an English pilgrimage, New Directions Books, UK, 1944, page 24.
Juillet 2006, je me trouve en Israël pour une résidence d'art sur la "responsabilité sociale". Les événements qui bientôt se succéderaient donnèrent plein sens à cette thématique : le saccage du Liban allait une fois de plus reprendre, dévastant ce qui venait juste d'être reconstruit. "L'écharde dans votre oeil est la meilleur loupe qui soit" dit un aphorisme d'Adorno dans son Minima Moralia. La vision Judéo-Chrétienne de la rédemption est-elle le seul point de vue valide par lequel engager ce monde profondément troublé?
Rassemblant mes pensées, l'intervention consista en une marche matinale vers le Machtesh Ramon pour prononcer un soliloque (monologue dramatique) à destination du seul élément stable dans cet endroit biblique absurde, la seule audience pérenne, unique écho à la folie humaine: le Cratère, vaste atrium de désintégration.
Le contenu de ce soliloque est une lettre ouverte à Joseph Badtke-Berkow, elle peut être lue ici.
Le commissaire de cette résidence était Raffram Chaddad.
- Metragramme sur une femme Finnoise, slash-and-burn area, ferme d'Ollila, colline d'Ukko-Koli, Carélie du Nord, Finlande :
"She bore a hard womb, a difficult bellyful
seven hundred years, nine ages of man;
but no birth was born, no creature was created.
The lass rolled as the water-mother: she swims east, swims west
swims north-west and south, swims all the skylines
in fiery birth-pangs, in hard belly-woes;
but no birth was born, no creature was created."
Elias Lönnrot, Chapter 1: In the beginning, The Kalevala, Oxford Univ. press, UK, 1989, page 5.
"Dans les régions orientales de Finlande, les traditions familliales se trouvaient passées matrilinéairement, et les femmes s'occupaient des principaux rituels de la vie, depuis la naissance jusqu'à la mort." Jaana Juvonen, Haravainen: Images of Karelia, Joensuun yliopistopaino, Finland, page 56.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
Pour une exploration d'autres travaux faisant partie de la série des Metragrammes, visitez ce lien.
- Metragramme sur une femme Carélie, Pyötikön tsasouna, Nurmes, Carélie du Nord, Finlande :
Pyötikön tsasouna fut une chapelle d'"Anciens Croyants" jusqu'en 1800. Un couvent pouvait y etre trouvé entre 1847 et 1890. Abandonnée suite aux persécussions perpetrée envers les "Anciens Croyants" dans la région, elle fut sacralisée envers l'Orthodoxie en 1960.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
Pour une exploration d'autres travaux faisant partie de la série des Metragrammes, visitez ce lien.
- Kolin Ryynänen artiste en résidence: berges du Lac Pielinen et sous-bois de Koli, Carélie du Nord, Péninsule de Kola, Finlande :
"That's the origin of beer, a good drink for the well-bred:
it put smiles on women's lips, men in good spirits
the well-bred making merry but the mad leaping about."
Elias Lönnrot, Chapter 20: Slaughtering & Brewing, The Kalevala, Oxford Univ. press, UK, 1989, page 263.
"De quel usage sont les poètes, de quel interêt sont les bardes
si aucun feu ne sort de notre bouche, aucune braises de dessous nos langues
aucune fumée ne suit nos mots"
Barde Ingrien inconnu chantant en 1858.
Le Carélianisme trouve ses origines dans le chant Épique du Kalevala d'Elias Lönnrot et dans l'aura poétique de la Carélie, une région frontalière tourmentée par des centaines d'années de conflits entre la Suède et la Russie. Phénomène romantique d'idéologie et de style qui émergea autour de la fin du 19e siècle, le Carélianisme est souvent considéré comme à l'origine du romantisme Allemand. Devenu un pèlerinage littéraire autour de cette période, les "Karélianistes" inondèrent bientôt la région, précipitants l'indépendance nationale de la Finlande.
Tout comme Axel Gallén et Louis Sparre en 1890 et les chanteurs de runes Ingriens avant eux, je vins donc marcher les sentiers forestiers allant d'Akka-Koli à Mäkrä, traversant des jachères d'herbes hautes et de blés, longeant des vallons flanqués de bouleaux et de framboiseraies sauvages. Mais si Akseli Gallen-Kallela, Eero Järnefelt, Emil Wikström et leurs contemporains, inspirés par le réalisme Français, vinrent ici en quête de l'essence le l'identité Finlandaise, j'y vins en tant qu'étranger pour des raisons précisément opposées : penser l'unité du monde. Ainsi, au mysticisme racial qu'ils vinrent chercher dans cette nature éloignée j'oppose mon apatridité diasporique, à leur nationalisme romantique, mon lyrisme international. Là où ils tentaient de "se vider de toutes influences étrangères" et de "se plonger dans leurs propres racines", j'étends des racines éparpillées afin d'embrasser leur différence comme s'il eut s'agit de la mienne, lisant le Kalevala d'Elias Lönnrot de la même façon que je le fis avec le Shahnameh de Firdowsi ou le Ramayana de Valmiki.
Je tentai donc, quoique sans succès aucun, d'offrir à la digestion des fourmis de la forêt des phrases couvertes de miel décrivant la noyade d'Aino, la jolie pauvrette, et dans les sous-bois humides j'installai dans des toiles d'araignées les vers décrivant Väinämöinen jouant de son Kantele -- une allusion à une métaphore de Roland Barthes (cf. Mythologies, 1957). Mais tandis que j'approchais des derniers chapitres de l'épique Carélien, au moment où la fille de la mort mouille et est engrossée par un courrant d'air jusqu'à gonfler de progénitures dans un terrain vague, et qu'elle doive mettre bas dans un marais, un sauna enfumé, accouchant de neuf fils en une seule nuit d'été, je décidais d'aller offrir au Lac Pielinen des bouteilles à la mer pour le salut de moi-même.
Sur une table apprêtée des merveilles de la nature, je bus six bouteilles de bière sombre avant de les remplir de mes mots : une bière brune de Tartu en Estonie, une bibine bohémienne de la République Chèque, une gueuze blonde Finlandaise foutue d'un corbeau sur l'étiquette et une avec une biquette aux allures de satire, un faro de Lituanie et un lambic de Pologne brassé à Brzesko. L'un de ces messages inintéressants qui traîneront jusqu'à ce que l'eau les engloutissent, que les poissons les chiquent ou que les pêcheurs en rient, adressé à une amante absente peut être lu ici.
Résidence invitée par Tiina Hallakorpi et Mari Niiranen pour le Conseil des Arts de la Carélie du Nord.
- Artist talk - Sinopale - 1ère Biennale d'art contemporain de Sinop, Turquie :
Introduction de divers travaux récents (i.e. "Abréaction" / Shanghai-2004, "A nos morts" / Sénégal-2005, "Off the record" / Tokyo-2006, ...) en vue de vanter l'utilisation de l'espace public "de l'Autre" pour des interventions plastiques engagées, tournant autour de l'apatridité et du diasporisme.
Diverses questions soulevées par ces travaux pourraient être, entre autres: le potentat de l'Art Contemporain est-il Occidental? Y a-t-il une dimension colonialiste dans le logos de ce dernier? Serait-il juste de questionner le capitalisme inhérent à son fonctionnement et quelles en seraient les conséquences? Suite à la globalisation, l'art Occidental a-t-il à redéfinir son discours pour rejoindre les audiences "des bords de l'empire", et si oui, de quelle façon?...
Participation commissionnée par T. Melih Görgün, Beral Madra et Vittorio Urbani.
Participation financée par le Ministère du Tourisme et de la Culture Turque.
- Metragramme sur une femme Anatolienne, hammam de l'ancien pénitencier de Sinop, rives de la Mer Noire, Turquie :
"Le mot Nativité signifie "naissance". Il s'emploie pour parler de la naissance de Jésus-Christ ; la naissance de sa mère, la Vierge Marie, est parfois décrite par les termes de "nativité de la Vierge Marie". Sans majuscule, le terme désigne précisément une représentation de ces naissances : depuis le Moyen Âge l'une et l'autre ont été le sujet de nombreuses représentations artistiques sous forme de peintures, sculptures ou vitraux". Wikipedia.org, extrait de l'article sur la Nativité.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
Pour une exploration d'autres travaux faisant partie de la série des Metragrammes, visitez ce lien.
- Artist talk - HIAP - International Artists Program, Helsinki, Finlande :
Discussion sur l'utilisation de l'espace public en vue d'interventions plastiques contemporaines.
Partant d'exemples concrets (i.e. "Abreaction" / Shanghai-2004, "A nos morts" / Sénégal-2005, "Off the record" / Tokyo-2006, ...) la discussion proposée avait pour but d'introduire une série de scénarios relatifs à l'utilisation d'espaces publics "étrangers" dans le cadre d'interventions plastiques engagées évoquants le diasporisme et l'apatridité.
Discussion invitée par Jaakko Rustanius (HIAP) et Oliver Whitehead.
- What Form Would A Life Take? - exposition collective à la galerie MOP Projects, Sydney, Australie :
Notes des commissaires de l'exposition : "This exhibition takes as its point of departure a question first posed by Walter Benjamin. --What form do you suppose a life would take--, Benjamin conjectured, --that was determined at a decisive moment precisely by the street song last on everybody's lips?-- Operating at intersections between photomedia, performance, video and installation, the Australian and international artists in What Form Would A Life Take? utilise public spaces, outmoded objects, personal encounters, generosity, exchange and forgotten corners of the city from Berlin to Shanghai to Adelaide.
Through language and confrontations with language, What Form Would A Life Take? explores the modes through which artists articulate moments in everyday life spatially, and questions the value placed on life in late capitalist society".
Artistes: Robin Hungerford, Paul Greedy, Eoghan McTigue, Heike Bollig, Sarah Goffman, Peter McKay, Eric Van Hove.
Commissaires de l'exposition : Maria Cruz et Reuben Keehan (Artspace).
- Metragramme sur une femme Arabe, quartier de Zamalek, île de Gezira, Le Caire, Egypte :
"Le néophyte doit "mourir" à l'état profane et retourner, symboliquement, à l'état embryonnaire avant de "renaître" à l'état spirituel supérieur. Les rites de mort initiatique sont variés mais tous visent à opérer un regressus ad uterum ; il s'agit de régression, non d'ordre physiologique, naturellement, mais d'ordre cosmologique. Les formes, multiples, de ces rites utilisent tous, d'une façon ou d'une autre, le symbole du ventre, du ventre maternel, non de la mère humaine, mais de la Mère cosmique, la Magna Mater (...). Parfois, c'est le passage par le ventre d'un monstre engloutisseur - un "mannequin" - entrée qui figure un ensevelissement comme le baptême. Dans tous les cas, donc, il s'agit pour le candidat d'un "retour à la mère", c'est-à-dire à la divinité initiatrice, censée faire mourir l'individu avant de le faire revivre". Jean Hani, La Vierge Noire et le mystère marial, Éd. Guy Trédaniel, Paris, 1995, page 35.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
Pour une exploration d'autres travaux faisant partie de la série des Metragrammes, visitez ce lien.
- Metragramme sur une femme Israelienne, Jardins de Gethsemane, Mont des Oliviers, Jérusalem, Israël :
J'ai rencontré cette jeune Israélienne dans le bus pour Be'er Sheeva. Quand je lui ai demandé si elle accepterait de me laisser encrer son bas-ventre sur le Mont des Oliviers, elle répondit simplement "d'accord". Et donc un mois plus tard, tandis que j'encrais son ventre derrière l'Eglise de Toutes les Nations, elle porta spontanément et non sans une étrange mélancolie son regard vers les restes du Temple en contrebas.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
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- Metragramme sur une femme Palestinienne, Mur de Séparation, village de Ras el-Amoud & Abu-Dis, Cisjordanie :
"La femme Palestinienne est une ombre : elle est toujours la
femme de quelqu'un, la fille de quelqu'un, la soeur de quelqu'un. (...)
et si elle a un passport Israelien, alors qu'elle est Palestinienne,
elle ne sera ni Israelienne, ni Palestinienne.".
Hannan Abu Hussein & Haim Hodri, extrait de la vidéo Woman between two moustaches and two men, 2004.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
Pour une exploration d'autres travaux faisant partie de la série des Metragrammes, visitez ce lien.
- Metragramme sur une femme Juive Lybienne Sepharadi, Kfar Vitkin, Vallée de Heffer, environs de Tel-Aviv, Israël :
"I, too, sometimes crossed the frozen river on those arctic nights. The pathway was silent underfoot. It was like moving through the void. I reflected that only yesterday we were nothing. Nothing: like the nameless men of the forgotten village which had vanished from these banks. Between that yesterday and the present, centuries seemed to have passed, or between the times of those men and our own. Only yesterday countless lights were burning along these banks inside rooms where the power, the wealth, and the pleasure of others reigned. We put out those lights, brought back primordial night. That night is our work. That night is us. We have entered it in order to destroy it. So many harsh, terrible tasks must be done; tasks which demand the disappearance of their performers. Let those who come after us forget us. Let them be different from us. Thus what is best in us will be reborn in them". Victor Serge, Villes Conquises, Ed. ... , Paris, 1930, page 27.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
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- Installation: human beings learn as much from catastrophes as laboratory rabbits learn about biology, Mitzpe Ramon, Israël :
Intitulée à la suite d'un dicton de Bertold Brecht, l'intervention consista en une improvisation en prose de quatre heures faisant suite à une lecture de la description rétrospective qu'Alexander Kluge fît du bombardement aérien de la ville Allemande d'Halberstadt le 8 Avril 1945 (Der Luftangriff auf Halberstadt am 8, April 1945, in Neue Geschichten, Hefte 1-18, Unheimlichkeit der Zeit, Frankfurt, 1977). Le texte fut installé dans le sens anti-horloger sur le premier rond-point se trouvant à l'entrée de la ville.
Les lignes de texte se trouvant près du centre étant inscrites en premier, elles s'estompèrent d'abord et l'effacement atteignit graduellement la périphérie du fait du passage régulier des véhicules alors que l'installation était en cours. Similairement, le témoignage de Kluge ne suit pas ce qu'il vit lui-même (il n'avait que treize ans à l'époque) mais des événements périphériques à sa propre existence présente et passée. "Le but du texte dans son ensemble, comme nous le verrons, dépends du fait que l'expérience réelle était en fait impossible du fait de la totalité de la destruction et de son inouïe vitesse (...)" Winfried G. Sebald, Entre histoire et histoire naturelle, sur les descriptions littéraires de la destruction totale, in Campo Santo, New York, 2006, page 86.
- Artist talk - PACA - Association Palestinienne pour l'Art Contemporain, Ramallah, West Bank :
Discussion sur l'utilisation de l'espace public en vue d'interventions plastiques contemporaines.
Partant d'exemples concrets (i.e. "Abreaction" / Shanghai-2004, "A nos morts" / Sénégal-2005, "Off the record" / Tokyo-2006, ...) la discussion proposée avait pour but d'introduire une série de scénarios relatifs à l'utilisation d'espaces publics "étrangers" dans le cadre d'interventions plastiques engagées évoquants le diasporisme et l'apatridité.
Discussion invitée par Reem Fadda et Khaled Hourani.
- Metragramme sur une femme Aïnou de Kamikawa, Hokumon-cho, Asahikawa, Hokkaido, Japon :
Descendante directe de Kuuchinkoro (1816-1876), une célèbre personnalité Aïnou durant l'ère Meiji, Mai Hachiya, petite-petite-fille de Hawtomtey (à gauche sur la photo), est une Aïnou de Kamikawa, aujourd'hui Asahikawa.
Dans les traditions animistes de la culture Aïnou, le plus important Kamuy (esprit/divinité) est "Grand-mère Foyer", dont l'autel dans la maison est le foyer. Symbole et représentation de la puissance du kamuy est le Inau : une courte branche taillée dont les copeaux allongés et frisés sont restés attachés. Dans cette images apparaît l'Inau de Kamuy-fuchi (fuchi pour "feu"). source: M. Inez Hilger, Together with the Ainu: a vanishing people, Univ. Oklahoma Press, USA, 1971 // Mrs. J. F. Bishop, Unbeaten tracks of Japan, Georges Neurnes Éd., London, 1900, p325.
Les Aïnous de Hokkaido, maintenant au nombre de quelques milliers, sont occupés à disparaître du fait du voeux d'homogénéité et de la longue politique d'assimilation du gouvernement Japonais qui refuse toujours de reconnaître cette population comme minorité ethnique.
L'idéal de noirceur est, comme Adrono le fait remarquer dans son Ästhetische Theorie, l'une des plus fondamentale impulsion de l'abstraction : "(...) atteindre un endroit où nulle étoile, nulle lumière n'est visible, où il n'y a rien, où rien n'est oublié car rien n'est retenu, où c'est la nuit, où il n'y a rien, rien, vide", dit le narrateur du roman de Wolfgang Hildesheimer Tynset tandis qu'il explore l'espace entre les étoiles avec son télescope. Wolfgang Hildesheimer, Tynset, Frankfort, 1965, page 186.
Intervention calligraphique liée aux Anthropométries d'Yves Klein, aux Logogrammes de Christian Dotremont ou aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, ce que j'intitule un Metragramme (ou Matrigraphie) consiste à maculer l'hypogastre d'une femme d'un aplat d'encre noire --tabula rasa, pinakis agraphos-- ancrer une forme de refus si je puis dire. Amphirouri réfléchissant le paradoxe de l'écriture, ses ténèbres peut-être, un Metragramme tends à refléter une zone géographique et ethnologique particulière à travers l'encrement symbolique de l'origine de ce monde.
Pour une exploration d'autres travaux faisant partie de la série des Metragrammes, visitez ce lien.
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