Ce livre a pour titre deux parenthèses excluant le
En guise d'introduction, il y avait une liste de tout les caractères pouvant être écrit avec WordPerfect 5.1, ainsi que leur définition (la poésie était déja à l'uvre à ce stade - intérrêt de ma part).
Le texte principal de chaque chapitre était écrit en gros (taille des lettres indentiques à celles trouvablent dans les livres pour enfants) pour que ma grand-mère puisse le lire facilement.
Les notes de bas de pages augmentaient graduellement jusqu'à prendre plus de place que le texte principal.
Le dernier chapitre de ce livre était simplement le conte d'Andersen "Les habits neufs de l'empereur" (j'ai remarqué récemment que Jean Clair a fait lui aussi allusion à ce texte dans son livre "Le voyageur Egoiste" à propos de l'Art moderne).
Il a été tirés a 50 exemplaires en Juin 1999.
Seul 3 d'entre eux ont été mis sur ce site par securité.
Si vous etes interessés par les autres, n'hésitez pas à me contacter.
Chapitre 1 : Le créateur multiple(en plus clair : les notes de bas de page)
Dans le champ qui nous interesse, trois types d'êtres se trouvent : l'artisan, l'apatride et l'Artiste.
L'artisant est dans l'Inconscience, il est humain parmi les humains, il est chez lui.
Comme d'autres ont le don de la belle phrase ou le don de l'argent, lui à le don d'une technique.
S'il le veut, il peut apprendre à maîtriser cette technique, et en faire son metier.
Ayant suffisamment d'Inconscience pour admettre, accepter et pratiquer le beau, il considerera l'objet de son travail au sens propre.
L'apatride, lui, est dans la Conscience. Il est prévenu. Il n'est chez lui nulle part car son présent est "déja", et son futur est "pas gagné", en deux mots, il à conscience d'être.
C'est là son principal don. Nous pouvons dire que ce don est une tare, et que sa maîtrise est une non-maîtrise : la non-maîtrise de l'âme.
Sa demarche, son avancement, n'est pas un travail mais une pensée.
D'une certaine manière il est le lecteur absolu, ce lecteur que tout auteur espère car s'étant detruit il est devenu indestructible.
Conscient, il comprend le monde au sens figuré : il n'execute pas l'objet au sens propre.
D'ou j'étais la-haut, on pouvait bien crier sur eux tout ce qu'on voulait.
J'ai essayé. Ils me degoutaient tous. J'avais pas le culot de leur dire pendant
le jour, quand j'étais en face d'eux, mais d'ou j'étais je ne risquais rien,
je leur ai crié Au secours ! Au secours ! rien que pour voir si ca leur
ferait quelque chose. Rien que ca leur faisait. Ils poussaient la vie et la
nuit et le jour devant eux les hommes. Elle leur cache tout la vie aux hommes.
Dans le bruit d'eux-memes ils n'entendent rien. Ils s'en foutent.
Et plus la ville est grande et plus elle est haute et plus ils s'en
foutent. Je vous le dis moi. J'ai essayé. C'est pas la peine. .
Voyage au bout de la nuit, Celine
L'Artiste, enfin, vit dans la Conscience, à ce titre il est apatride, mais il allie à sa non-maîtrise de l'âme un don pour la technique.
Il a le pouvoir de travailler sa pensée, il est un chercheur. Il est philosophe.
Il travaille et execute l'objet de son Art au sens figuré.
Chapitre 2 : La palette symbolique
L'Art contemporain est souvent comparé à une déconstruction, déconstruction du sens, déconstruction du signe, etc. ; comparaison par ailleurs à plus d'un titre justifiée.
Une simple réflexion me vient à ce propos : quand l'on déconstruit une maison, il est avisé de s'arrêter de déconstruire une fois arrivé à l'élément de construction le plus petit, la brique dans ce cas-ci.
Dans une certaine mesure, déconstruire la brique serait faire preuve d'une inertie dramatique dans la perspective d'une reconstruction, or une déconstruction qui n'induirait pas une reconstruction aurait tous les attributs d'une destruction.
Hypothèse ou affirmation : actuellement, par une inertie à la mode, ne serions-nous pas en train de détruire l'Art ? ( La metaphore est globale, j'entends : détruire le signe n'est pas détruire l'Art).
L'Art aujourd'hui est-il déja moins que son élément de construction le plus petit ou fini-t-on seulement d'empiler les briques sur la palette apres les avoir, maintenant, soigneusement nettoyées ?
Chapitre 4 : Fountain
Marcel Duchamp, en posant l'urinoir, pose la question de l'art : l'impossibilité.
En 1917, il interroge le fait que l'Artiste fasse l'art et met en cause le jury face à sa décision d'accepter toute oeuvre presentée.
En se voyant refuser à l'exposition, R. Mutt signe ce que le jury ne pouvait accepter : l'inacceptable.
L'urinoir, amorce des démarches contemporaines, était un outil complexe censé s'attaquer à un problème donné.
Une chose cependant m'interpelle, si aujourd'hui Duchamp était à nouveau président du jury de l'art, et s'il présentait à nouveau l'urinoir, je pense qu'il sortirait à nouveau de la salle ; et cela pour la bonne et simple raison que l'urinoir, hier refusé, serait aujourd'hui accepté.
Ecrit en 1998
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